PETIT GIBIER  SUR  LE CANTON  DE VAUD, SUITE  MAIS  PAS  FIN…

PETIT GIBIER  SUR  LE CANTON  DE VAUD,  SUITE  MAIS  PAS  FIN…
Le couperet est tombé le 30 juin dernier avec la directive 2023-2024 sur la chasse du canton de Vaud qui limite les prélèvements de petit gibier. Pas de tétras ni de blanchot cette année. Le lièvre brun et la bécasse des bois restent par contre chassables, avec plus de restrictions. Le pire a été évité !

Texte et photos d’Alain Rossier

Pour les détracteurs de la chasse, toutes les activités qui portent atteinte aux espèces dites sensibles et qui figurent sur la fameuse « liste rouge » doivent être bannies !… une vision qui fait fi de tout ce que les chasseurs ont mis en œuvre au fil des ans pour assurer une chasse durable de toutes les espèces. 

En collaborant avec les instances responsables de la faune, dans le cadre d’une compréhension mutuelle est bien réelle, les fédérations cantonales ont suivi les directives et textes dictés par le Service fédéral de la chasse, les Services cantonaux de leur canton respectif et accepté les règlements annuels. 

Malgré ça, dans le canton de Vaud, une motion visant à interdire toutes les chasses des espèces figurant sur la liste rouge a été déposée en 2022 (voir Diana, chasse et nature de juillet 2023) et celle-ci a abouti, en partie. Les motionnaires considèrent que ces chasses ne sont que sportives et inutiles, donc à interdire. 

Conséquences probables

Pour rappel, la chasse du tétras lyre sur le canton de Vaud ne pouvait avoir lieu que si la reproduction annuelle des oiseaux était suffisante. Pour cela, pendant vingt-trois ans, des comptages d’été ont été organisés avec des ornithologues, des surveillants de la faune et des chasseurs accompagnés de leurs chiens créancés et dressés pour la sagesse à l’envol. Ces résultats étaient corrélés à l’observation du nombre de coqs sur les places de chant. On comptait, il y a une vingtaine d’années, quelque 250 à 300 coqs. Depuis plusieurs années, les résultats de ces comptages n’ont plus été publiés dans nos milieux cynégétiques. Il apparaît probablement que si cette chasse ferme définitivement, nous n’aurons plus de résultats annuels fiables sur la réussite des couvées. Sans l’aide des chiens, il ne sera plus possible de connaître l’état des populations. 

Ces dernières années, c’est un maximum de cinq oiseaux qui ont été prélevés chaque saison. Précédemment, seulement un, deux ou trois coqs ont été tirés, soit des chiffres marginaux par rapport aux populations qui n’étaient clairement pas impactées par la chasse.  

Conséquence de la directive, les comptages d’été n’ont pas lieu cette année, et même si le texte n’est pas définitif et ne concerne que la saison à venir, les motionnaires ne vont sûrement pas s’arrêter là, et une fermeture définitive du coq sur Vaud est à craindre. Affaire à suivre. 

Bécasse et lièvre sauvés

La bécasse des bois, également visée par la motion, a quant à elle été longuement étudiée à travers le projet fédéral que nous avons présenté à plusieurs reprises dans nos pages. Rappelons que ce rapport décrète qu’une chasse raisonnable est possible, sans impact sur les populations nicheuses. En Europe, la bécasse des bois n’est menacée que sur des territoires d’hivernage où elle fait l’objet de chasses commerciales intensives. De « préocupation mineure » selon le Congrès ornithologique international, elle se porte plutôt bien sur son aire de répartition. Malgré cela, le Canton de Berne a fermé arbitrairement cette chasse il y a plusieurs décennies. Depuis, aucun rapport ne démontre une augmentation de la nidification ou du nombre d’oiseaux présents sur ce territoire. 

Pour le Canton de Vaud, les nouvelles mesures qui entrent en vigueur le 1er août 2023 « doivent contribuer à améliorer la conservation des espèces menacées dans le canton.» Ainsi, la chasse du lièvre brun sera encore limitée aux territoires qui affichent une densité supérieure à six individus par km2 et hors des périmètres des réseaux agroécologiques où des mesures en sa faveur sont mises en place. Celle de la bécasse des bois voit son ouverture encore retardée au 1er novembre pour soi-disant protéger l’espèce « indigène », comprenez par là les oiseaux nés durant l’été sur le territoire. Après la fermeture de 80 % des anatidés, que va-t-il nous rester ?

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