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CERF, DE L’IMPORTANCE DU PHOSPHATE DE CHAUX

CERF, DE L’IMPORTANCE DU PHOSPHATE DE CHAUX
Contenu notamment dans l’écorce des arbres, le phosphate de chaux a une influence importante sur la croissance des bois de cerf. Par ailleurs, d’autres substances nécessaires à la santé des cerfs sont également disponibles dans ces fibres.

Texte et photos de Daniel Girod

Quand il y a du déficit hydrique, le cerf écorce les essences les plus appétentes. Cet écorçage provoque alors des dégâts qui, en cas de gelées prolongées ou de fortes chutes de neige, privent les animaux des ressources en eau. Pour pallier ce manque, l’apport de nourriture d’appoint s’avère nécessaire, voire indispensable. Sur ce point, il est possible d’utiliser des ressources naturelles ou cultivées. On peut notamment utiliser les feuillages séchés qui fournissent une alimentation très riche en protéines et donc particulièrement conseillée pour les cerfs. De nombreuses essences sont préconisées – le bouleau, le tilleul, le frêne, le cornouiller, ou bien encore le sureau et surtout le saule Marsault. Cependant, afin d’optimiser la récolte et d’éviter la pourriture, il est indispensable que les feuillages soient recueillis en mai, mois où leur valeur nutritive est la plus élevée. Par ailleurs, on veillera à ce qu’ils soient séchés et stockés dans l’obscurité. Les ronces constituent également un apport de phosphate de chaux important qui peut fournir un tapis de sol hivernal nourricier intéressant.

Cette richesse en phosphate de chaux est aussi une aubaine pour la petite faune. Ainsi l’on peut citer parmi de petits rongeurs les mulots, les souris mais aussi les écureuils qui profitent de cet apport printanier, période faste où les cerfs jettent leurs bois. Aussi est-il assez rare de trouver dans la forêt des mues vraiment intactes. Du point de vue physiologique, l’écorcement présente deux stades différents. D’une part en période hivernale, hors sève, l’écorce adhère au bois et s’enlève difficilement. Les traces de raclage des incisives sont alors bien visibles. D’autre part au printemps, alors en sève, l’écorce s’enlève facilement en longues lanières. En nature, le premier type d’écorçage est plus fréquent que le second, mais ce dernier marque plus l’arbre. De plus, le phosphate de chaux agit comme un attractif alimentaire qui se montre très bénéfique pour le cerf. 

Pendant toute l’année, les cerfs aiment avoir à disposition des souilles afin de venir s’y vautrer. S’il n’y en a pas, il suffit d’en creuser quelques-unes, pas très profondes, une vingtaine de centimètres suffisent. Pendant le refait, ces souilles peuvent avoir des salines à proximité, mais attention, du fait d’un apport salé important, la présence d’eau est la bienvenue.

Corrélation ramure et milieu

Selon la qualité du milieu, notamment celui des prairies constitutives de la ration de base, la densité des bois peut varier très fortement d’un cerf à l’autre. Cette qualité est aussi en concordance remarquable avec la qualité des dents.

Telle qu’elle est mise en œuvre depuis des décennies, la cotation de trophées de cerfs ne met pas en évidence d’éventuels liens entre l’animal et le sol sur lequel il évolue, dommage. Sur le terrain, de nombreux chasseurs perçoivent pourtant bien que les cerfs de tel ou tel massif présentent des caractéristiques identiques mais sans pouvoir prouver quoi que ce soit. Certes ces observations restent empiriques, raison suffisante pour laquelle ce thème ferait un beau sujet de thèse.

 

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