2021, L’ANNÉE DES EXTRÊMES ?

2021, L’ANNÉE DES EXTRÊMES ?
Si l’année 2020 n’avait pas si mal commencé, avec un hiver correct, un printemps prometteur, tout semblait se présenter sous de bons augures en 2021, et pourtant…
Texte et photos d’Alain Rossier

 

Pour tous ceux qui vivent de la nature et dans la nature, ils sont toujours en phase d’interrogation au début des saisons importantes. La réussite des récoltes et le travail engagé par les cultivateurs sont directement liés aux conditions atmosphériques. Ces facteurs déterminants ne sont malheureusement pas sous contrôle de la technique, ni du bon vouloir des humains ! Comme l’on dit souvent, il faut faire avec. Dans cette perspective, nous ne devons pas perdre de vue les aléas et les impondérables, qui sont souvent des éléments perturbateurs importants. 

Les éléments se déchaînent

En 2021, après les mois de mars et avril en demi-teinte, le joli mois de mai s’est vu gratifié de toutes sortes de sautes de températures,
allant des plus basses aux nettement trop hautes pour la saison. Dès cet instant, la campagne et les cultures ont commencé à souffrir, du froid, du sec, parfois du vent en rafales. Le gel a aussi anéanti la floraison de la vigne et des arbres fruitiers dans les régions où ces cultures sont reines. La neige a refait son apparition plusieurs fois dès 1500 mètres, certes sans durer, mais ce n’était pas bénéfique pour la flore et la faune. Puis de la chaleur presque caniculaire a engendré des orages en cascades, suivis de fortes chutes de pluie. Des inondations importantes, des glissements de terrain et des éboulements ont provoqué des dégâts importants un peu partout. Les mois de juin et juillet ont été largement arrosés, en plaine comme en montagne. Les agriculteurs ont dû, une fois de plus, jongler avec des horaires de travail difficiles pour assurer certaines récoltes. 

Impact sur la faune

Pour la faune ailée, en particulier celle qui niche au sol, on peut facilement imaginer les pertes d’œufs et de poussins. En ce qui concerne le petit gibier de chez nous, il faut s’attendre à une reproduction péjorée par ces éléments négatifs dans l’évolution des couvées. Lors du premier comptage vaudois de tétras-lyres du 3 août dernier, le bilan s’est soldé par un total de neuf poules et trois coqs levés, mais aucune couvée n’a été observée ! Cela n’augure rien de bon pour les prochaines recherches. Les levreaux ont certainement aussi payé un lourd tribut à ce mauvais temps. Concernant le grand gibier, peut-être que les juvéniles auront mieux réussi à se protéger des éléments naturels. Ailleurs, dans les pays plus chauds, le feu fait des ravages importants. Quelques foyers se sont aussi déclarés en Suisse. Au milieu de tout cela, les prédateurs du ciel et de la terre semblent vouloir profiter des grandes perturbations atmosphériques. Certains secteurs sont envahis de corvidés qui mettent à mal les semailles et certaines cultures pendantes.

Corneilles et cultures 

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est probable que cette situation météorologique particulière porte une certaine responsabilité quant aux dégâts causés par les corneilles et les corbeaux freux. En effet, les agriculteurs de La Côte ont connu de forts désagréments. Des dégâts importants sont portés sur les cultures d’arbres fruitiers, abricotiers en particulier. De nombreux semis de tournesols ont dû être répétés. Ces oiseaux aiment manger les jeunes pousses tendres dès leur sortie de terre. De nombreux moyens d’effarouchement ont été mis en place, comme pétards, cris de rapaces par haut-parleurs, cerfs-volants, ballons gonflables, mais rien n’est suffisant pour éloigner les becs
droits. L’utilisation d’un rapace, comme la buse de Harris, est efficace, mais il faudrait chasser deux à trois fois par jour, ce qui obligerait l’engagement d’un dresseur pendant de longues heures. Les agriculteurs lésés ont fait appel au Conseil d’État vaudois en demandant encore l’aide des chasseurs pour effectuer des tirs de régulation. 

Comme signalé plus haut, les éléments naturels ont aussi pesé lourd sur la balance des dommages aux cultures. De violents orages et des pluies diluviennes ont également mis à mal la faune et la flore. Des inondations soudaines ont endommagé des routes, des habitations et fragilisé les terrains en pente. Toutes ces atteintes ont aussi un impact sur la chasse et nous devrons en tenir compte cette prochaine saison. Plus que jamais, les mesures de prélèvements devront être strictement observées.

Les chasseurs sont aussi invités à respecter les cultures et la forêt pendant la chasse, en se rappelant une fois de plus que leur activité se déroule sur les terres d’autrui. La chasse est belle, mais ne supporte pas la médiocrité !

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