Emergence des munitions légères

Emergence des munitions légères

Le dilemme entre les balles légères et les balles lourdes existe depuis des décennies et génère très souvent des discussions enflammées entre les tenants de chacune des solutions. Néanmoins, surtout avec l’arrivée des munitions sans plomb, le choix des constructeurs semble aller vers les balles légères.

Sacré Albert!

Il s’agit d’Albert Einstein bien sûr! Dès lors qu’il a démontré que l’énergie cinétique était proportionnelle au carré de la vitesse, la fameuse formule E = ½ m V2, les balisticiens n’ont cessé de vouloir augmenter la vitesse des projectiles afin d’en accroître de façon spectaculaire l’énergie. En effet, à partir du moment où la vitesse est multipliée par deux, l’énergie est quant à elle multipliée par quatre! Il devient donc très tentant pour les fabricants de proposer des munitions qui développent des énergies importantes sur la base d’un poids plus faible. Cette tendance est dorénavant d’autant plus marquée que le plomb devient de plus en plus indésirable. En effet, la densité du plomb étant élevée1, les balles composées principalement de ce métal pèsent d’autant plus lourd que la proportion de ce constituant est importante.

Le tir du chamois peut très bien s’envisager avec une balle de dix grammes en 9,3×62.

Bouc

Environnement

La notion de balle légère va donc tout d’abord s’imposer pour une raison liée à l’environnement. L’inquiétude liée au saturnisme est passée par là et devient de plus en plus prégnante. La deuxième raison est liée aux qualités balistiques des balles qui sont plus légères, à calibre égal bien évidemment. Ce choix a par exemple été fait par un constructeur allemand peu connu – Sax Munitions Gmbh2. Coiffée d’un bout plastique, la balle est réalisée par tournage à partir de cylindres de cuivre. Une petite rainure permet de contrôler l’expansion et la pénétration de la balle. La lecture du catalogue du constructeur permet de constater que le choix se limite à un seul poids de balle par calibre, et leur préférence s’est portée sur un faible grammage. A titre d’exemple, la munition de calibre 7×64 n’est proposée qu’avec une balle de 6,75 grammes soit 104 grains. Très utilisée en battue, la munition de calibre 9.3×62 est quant à elle disponible uniquement en 10 grammes, donc loin derrière les balles de 18 grammes proposées habituellement dans ce calibre.

Distance optimale

Pour le 7×64 comme pour le 9.3×62, ces munitions affichent des trajectoires très tendues – DRO (Distance de Réglage Optimal) à 208 mètres pour le premier et 194 mètres pour le second. Les vitesses à la bouche du canon atteignent respectivement 1050 et 976 mètres par seconde pour le 7×64 et le 9.3×62. Quant aux énergies, à cent mètres la munition de calibre 7×64 développe trois mille joules et celle de calibre 9.3×62 atteint quant à elle trois mille sept cents joules. Cette volonté d’abaisser le poids des balles se retrouve également chez RWS dont la désormais célèbre balle «verte» Evo green de calibre 9.3×62 ne pèse que 11,9 grammes soit 184 grains. Comme pour le fabricant précédent, la tension de trajectoire est là puisque la DRO se situe à 177 mètres. Pour l’universel calibre 30.06, l’Evo green de chez RWS ne pèse que 8,8 grammes soit 136 grains.

Mâle ou femelle, le mouflon porte très bien la balle.

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Quel calibre?

La baisse tendancielle du poids des balles va sans doute conduire à une plus grande universalité des «gros» calibres. Il est en effet indéniable qu’avec des DRO situées à deux cents mètres voire davantage, le 9.3×62, calibre initialement dédié à la battue, peut être utilisé également pour la chasse en montagne, notamment pour un animal comme le mouflon qui se montre particulièrement résistant à la balle. Du point de vue balistique, les balles plus légères entraînent inévitablement quelques précautions à prendre pour les réglages. Il est tout d’abord impératif de procéder à des tirs d’essais car le pas des rayures des canons est généralement conçu pour le poids moyen typique de chaque calibre soit 150 grains pour le 7×64 et 280 grains pour le 9.3×62. Des corrections sont également inévitables pour les lunettes. Les trajectoires plus rasantes des balles légères impliquent forcément quelques clics modificatifs des réticules. D’un point de vue général, couplée à la mise sur le marché de lunettes aux champs de focales étendus de type 1×8, la mise à disposition de balles légères peut permettre d’utiliser la même arme, la même lunette et la même munition que ce soit en battue ou en tir à longue distance comme cela se pratique relativement couramment en montagne.

Jeune cerf tué avec une balle de cent grains en 7×64.

Cerf_sub

Les contraintes à venir quant à l’interdiction des balles conçues en partie ou en totalité à base de plomb vont conduire à l’émergence de munitions dont le poids va être à calibre égal plus faible. En effet, les densités des nouveaux métaux qui entrent dans la constitution des nouvelles munitions sont plus faibles que celle du plomb. Ce n’est pas forcément un inconvénient car l’allègement des balles semble leur donner une plus grande universalité.

Texte et photos Daniel Girod

1. Avec une densité de 11,35, le plomb est loin derrière le platine et l’or! Mais il est néanmoins largement devant le cuivre qui affiche quant à lui une densité de seulement 8,96. Le plus proche du plomb serait… l’argent, densité 10,5!

2. Sax munitions www.sax-munition.de

1 commentaire

  1. didier péan

    en battue avec une balle fip a 40metres plein foie ;sanglier 75kgs ,l,animal àfait undemi tour sur lui -meme et s,est arreté à 30metres ;pas de degats dans la venaison calibre 9×3 -62 -blaser-r 93

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