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LE  PLASTIQUE, DRAME  POUR  L’HUMAIN  ET LA FAUNE

LE  PLASTIQUE, DRAME  POUR  L’HUMAIN  ET LA FAUNE
L’homme « moderne » a réussi – avec l’aide de l’eau et du vent – à répandre des particules de plastique sur toute la planète. Les effets de cette pollution sont encore peu connus. Comment les plantes, les animaux et l’homme vont-ils faire face à ces nuisances ?

Texte de Felix Küchler, médecin retraité et chasseur actif *

Les matières synthétiques – appelées « plastiques » – ne sont pas biodégradables. Ils n’ont pas leur place dans le compost, même s’ils sont présentés comme compostables. Des produits chimiques ont été ajoutés à tous ces polymères, généralement à base de pétrole, afin d’obtenir les propriétés souhaitées : souples ou durs, résistants à l’eau ou à la chaleur, transparents ou colorés, etc.

Parmi les substances ajoutées, les plastifiants sont fréquents. Ils migrent de l’emballage ou de la bouteille en PET vers la nourriture ou la boisson. Ce sont des substances semblables aux hormones et elles affectent la fertilité des poissons et des hommes. Il existe des centaines de substances chimiques qui sont délibérément ajoutées, dont les substances chimiques dites éternelles (les PFAS ou SPFA). S’y ajoutent des produits chimiques qui s’associent involontairement au cours de la production ou du recyclage. Certains sont toxiques ou cancérigènes, et beaucoup sont à peine étudiés ou ne sont même pas recensés.

Les microplastiques

Tous les plastiques se décomposent tôt ou tard. Les particules deviennent de plus en plus petites, si petites qu’elles peuvent pénétrer dans le sang et les organes. Ce microplastique ou nanoplastique n’a pas d’effets pathogènes immédiats. Mais les effets à long terme ne sont pas encore connus. Comment le système immunitaire va-t-il réagir ? Certaines substances artificielles s’accumulent-elles dans certains organes ? Avec quels effets ?

En Europe centrale, l’abrasion des pneus est la principale source de microplastiques : 1,2 kilo par personne et par an ! De plus, le trafic routier entraîne l’usure de l’asphalte et donc la libération de substances chimiques ajoutées. Comme chacun sait, les marquages routiers doivent être renouvelés régulièrement. L’abrasion se retrouve dans la nature environnante et dans les cours d’eau.

 

Que faire?

Aujourd’hui, nous sommes tous exposés à ces poisons et particules de plastique. Nous pouvons simplement réduire l’exposition. Concrètement :

Aliments et boissons : éviter les emballages en plastique lors des achats. Mieux vaut privilégier le papier (non revêtu !) ou les produits non emballés. Les gobelets en carton pour les boissons chaudes sont recouverts de plastique à l’intérieur. Donc : j’apporte moi-même ma tasse en acier inoxydable. Conservation dans des récipients en verre ou en métal. Exemple : dans notre petit pressoir à fruits, il n’y a pas de « bag-in-box ». Nous mettons les jus dans des bouteilles en verre.

Trouver des alternatives : il est évident que nous ne jetons pas de déchets dans les champs, les forêts ou les ruisseaux. Mais la pollution plastique due aux activités humaines – agriculture, loisirs, etc. – est considérable. Évitons au moins là où il existe des alternatives naturelles. Quelques exemples : des cordes de chanvre ou de lin au lieu du nylon, des revêtements de sol en cellulose, des tissus en jute au lieu de bâches en plastique, des balais et des brosses en poils naturels.

Les plastifiants s’évaporent. On peut les sentir. Le plastique souple s’émiette particulièrement vite lorsqu’il est exposé au soleil ou aux rayons UV même indirects. Donc : si possible, ne pas laisser les tuyaux, les récipients ou les bâches au soleil, mais les stocker dans l’obscurité. La clôture de jardin sans revêtement plastique est plus avantageuse et plus écologique.

L’industrie du plastique est un immense commerce en pleine croissance. Et il faut le reconnaître, les sacs en plastique sont très pratiques. La pollution causée par l’homme a un effet boomerang. Utilisons autant que possible des matériaux naturels, pour le bien de la nature, de la faune et le nôtre. 

* Article paru dans le Schweizer Jäger, republié avec l’aimable autorisation de son auteur.

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